• Titre : Boys Out!
    Auteur : Rawia Arroum (France)
    Date de parution : 8 octobre 2014
    Editeur : Black Moon
    Nombre de pages : 319
     
     
    Boys out !
     
     
     
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    Dans le monde de Lyra, les hommes sont des fugitifs. Les hommes sont des proies qu’il faut éliminer. Ils n’ont qu’une seule utilité : la reproduction. Une fois cette unique tâche accomplie, ils sont exécutés.
     
    Lyra s’entraîne dur pour être un des meilleurs éléments de cette société d’amazones. Jusqu’au jour où c’est à son tour d’être en contact avec un garçon...
    « Personne ne mérite le courroux de l’autre. Lyra, ne pense jamais que, parce que tu es une femme, tu mérites la colère de l’homme. Tout comme l’homme ne doit pas penser que, parce qu’il est un homme, il a le pouvoir sur la femme. [...] La vie, ça commence par un homme et une femme. »
     
    Voilà un roman que l’on peut sans problème qualifier d’addictif. Je l’ai tout simplement dévoré : commencé samedi après-midi, terminé dimanche matin ! Moins de 24 heures donc pour engloutir les 300 pages de cette petite dystopie fort sympathique.
     
    Nous nous trouvons dans une société futuriste dans laquelle le féminisme a pris une proportion complètement démesurée puisque désormais, les hommes sont considérés comme des « déchets ». Ils sont retenus captifs et exécutés dès que leur unique rôle dans la société (à savoir concevoir des enfants – de sexe féminin évidemment) a été rempli. Lyra, notre héroïne, croit dur comme fer à l’idéologie que la société lui a inculqué durant toute sa vie, et est profondément répugnée à l’idée d’approcher un homme. Pourtant, lorsqu’elle atteint son dix-huitième anniversaire, elle va devoir s’y résoudre puisque c’est à son tour de procréer. Et sa rencontre avec Loan, son destiné (c’est-à-dire l’homme avec lequel elle va devoir concevoir), va remettre en cause tout ce en quoi elle avait toujours eu foi...
     
    Je n’ai pas eu de coup de cœur pour ce roman, il m’a manqué deux ou trois petites choses, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que je l’ai grandement apprécié. Le concept sur lequel repose la dystopie est pour le moins original, puisque même si on y retrouve les éléments classiques du genre – gouvernement totalitaire, contrôle des citoyens etc., cet univers 100% féminin reste innovant. Je pense qu’il aurait pu être un peu plus développé, notamment vers la fin où les révélations s’enchaînent un peu trop vite pour qu’on ait le temps d’assimiler tout ce qu’elles impliquent. Mais globalement, ça tient debout, et les explications sont cohérentes.
     
    Ce qui m’a particulièrement plu, c’est le personnage de Lyra, ou plus précisément, l’évolution de ce  personnage. La plus grosse partie du roman (disons les deux tiers, voire les trois quarts), n’est pas constituée d’action mais plutôt de la réflexion menée par Lyra à mesure que les idées insufflées par Loan font leur chemin dans son esprit. J’ai apprécié que cette évolution soit aussi progressive, parce que si elle avait brutalement changé d’avis sur les hommes après avoir rencontré Loan, ça n’aurait pas été crédible. On n’efface pas 18 ans d’endoctrinement en une seule rencontre. J’ai aimé la voir passer par plusieurs étapes, de « les hommes sont nuisibles » à « il y a peut-être des exceptions » puis à « finalement, ils ne sont pas si mauvais que ça », jusqu’à arriver à « les hommes et les femmes sont complémentaires », et parfois avoir des sortes de sursauts de conscience lorsqu’elle s’éloignait un peu trop du droit chemin.
    Le personnage de Loan m’a également beaucoup plu. C’est un idéaliste, un rêveurJ’ai aimé la façon dont il essaie tout doucement d’apprivoiser Lyra, qui a été conditionnée toute sa vie pour le mépriser puisqu’il est un homme. J’ai beaucoup apprécié le développement de leur relation, et la manière dont ils communiquent en secret est adorable, mais je vous laisse la découvrir tous seuls.
     
    La fin rattrape largement le manque d’action du début puisque tout s’accélère d’un coup. Au point que j’ai même trouvé cette fin un peu trop rapide. Trop de révélations s’enchaînent sans qu’on n’ait le temps de pouvoir les digérer. Enormément d’éléments sont remis en question et je pense que le roman aurait mérité une petite centaine de pages en plus pour vraiment poser et développer tout ça. Je suis donc restée un petit peu sur ma faim mais rien de bien grave, ça ne m’a pas empêchée d’énormément apprécier la lecture, et maintenant j’ai presque envie de le relire à la lumière de ces dernières révélations, je suis sûre que je verrai les choses différemment.
    Je ne sais pas si un tome 2 est prévu, il ne me semble pas mais la fin est plutôt ouverte, donc elle pourrait appeler une suite.  
     
    En bref, une dystopie originale et bien construite même si la fin aurait mérité qu’on s’y attarde un peu plus. Je comprends tout à fait pourquoi elle a reçu le coup de cœur des internautes lors du Tremplin Black Moon ! (et quand je vois que l’auteure n’a que 19 ans, soit deux ans de moins que moi, je me demande ce que j’ai fait de ma vie... *soupire*)
     

    Je vous le recommande si : vous aimez la dystopie, et particulièrement si vous avez aimé Delirium de Lauren Oliver. Ca reste différent, mais on peut tracer quelques parallèles entre les deux.

     


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  • Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers Benjamin Alire Saenz
    Editions Pocket Jeunesse
    359 pages 
    2015
     
    Synopsis :
     
    Ari, quinze ans, est un adolescent en colère, silencieux, dont le frère est en prison. Dante, lui, est un garçon expansif, drôle, sûr de lui. Ils n'ont à priori rien en commun. Pourtant ils nouent une profonde amitié, une de ces relations qui changent la vie à jamais...
    C'est donc l'un avec l'autre, et l'un pour l'autre, que les deux garçons vont partir en quête de leur identité et découvrir les secrets de l'univers. 

    Ce que j'en pense :
     
    Pour être honnête, je me suis précipitée pour acheter ce livre à sa sortie en librairie sans pourtant jamais avoir lu le résumé. J'aimais beaucoup le titre et la couverture, et les avis unanimement positifs (et particulièrement celui de Justine) m'ont convaincu. 
    J'ai donc démarré ma lecture sans aucun à priori et surtout sans avoir la moindre idée de ce que pouvait raconter ce livre. Et je ne suis pas déçue de m' y être risquée. Cette chronique sera courte puisque Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers n'est pas une histoire comme les autres, elle ne se raconte pas, elle se savoure et se laisse découvrir au fil des pages. 
    Ari est un adolescent révolté, en quête d'identité qui rencontre à la piscine pendant l'été de ses quinze ans Dante, qui a tout l'air d'être son opposé : gai, jovial, amical. Ils vont lier avec le temps une amitié incommensurable. Je ne voudrais rien de dire de plus car il est, selon moi, nécessaire d'en savoir peu pour apprécier encore plus cette lecture. 
    Ce livre est une véritable leçon sur la vie, sur l'amitié et l'amour. L'écriture de Benjamin Alire Saenz est très poétique, agréable presque réconfortante. Le roman a été écrit de manière simple mais efficace : des chapitres courts et majoritairement composés de dq logues qui donnent un rythme et une dynamique à l'histoire. J'ai trouvé que même les thématiques difficiles étaient abordés avec justesse comme celle de l'homosexualité, de la puberté, de l'adolescence en général. J'ai beaucoup été touché par les sentiments de Dante et d'Ari, à la fois pudiques et sincères, par leur amitié d'une beauté rare et pure. Les relations familiales ont également leurs importances et j'ai beaucoup aimé les parents des deux adolescents que j'ai trouvé très intéréssants et riches de leur passé. 
     
    Pour conclure, ce livre est un coup de coeur pour moi. Il ressemble un peu au "livre-doudou" par excellence. Une lecture douce, touchante et si lumineuse à la fois qui nous rappelle que la vie apporte son lots de surprise et qu'il ne faut pas cesser de croire en elle. 
     
    « Je me demandais ce que ça faisait de tenir quelqu'un par la main. Je parie qu'on trouve tout les mystères de l'univers dans la main de quelqu'un. »

     


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